Anxiété, crises d’angoisse, attaques de panique, etc. : toutes les manifestations de la peur sont le plus souvent alimentées par du dialogue interne qui focalise sur une information anxiogène, en essayant de la neutraliser par la pensée pour réprimer l’émotion qu’elle génère.
« N’aie pas peur » : la fausse bonne idée.
En réprimant une émotion on ne la fait jamais disparaître : on la stocke (pour plus tard) et on l’amplifie.
Les émotions sont des réflexes, des mouvements du corps qu’il convient d’accompagner et de laisser passer pour pouvoir les dépasser. Elle peuvent être comparées à quelqu’un qui veut absolument vous rencontrer, qui frappe à votre porte et qui sait que vous êtes là.
Si vous essayez de retenir la porte ou de lui faire croire que vous n’êtes pas là, il frappe de plus en plus fort (angoisse), de plus en plus souvent/longtemps (anxiété) et même il arrive qu’il enfonce la porte (panique).
Ouvrir la porte, accueillir l’émotion et la laisser mettre le corps en mouvement pour laisser passer le moment d’inconfort qu’elle génère est le moyen le plus efficace de s’en débarrasser.
Par exemple, la peur d’être malade et d’en mourir est une de celles qui entraînent le plus fréquemment ce processus (angoisse, anxiété, panique). Dans « j’ai peur d’avoir une maladie mortelle », ce qui demande à être vu, c’est « j’ai peur ».
Si on focalise sur « maladie mortelle » en allant chercher des tas d’informations (sur internet, en consultant son médecin, en parlant avec d’autres personnes, etc) sur la maladie mortelle pour se « rassurer » et réprimer la peur dans l’espoir de la faire disparaître, alors on la stocke (jusqu’à la prochaine décharge émotionnelle) et on l’amplifie. C’est ce qui s’enfle en ce moment pour l’inconscient collectif, nourri par une information agressive à laquelle on peut difficilement échapper.
Quoi que vous fassiez pour l’éviter, une fois qu’une émotion est là, elle a besoin d’être accueillie… et vous de la rencontrer.
Accueillir en soi-même la partie inconsciente qui demande à être vue est un mouvement thérapeutique, un re-parentage de la mémoire émotionnelle et une belle occasion de grandir (dans le sens d’évoluer en expansion). Dans ce cadre, chaque crise est une chance. Une chance d’apprendre à vivre mieux, de s’aimer mieux, d’aimer mieux les autres et d’aimer la vie.
Apprendre à nos enfants à avoir peur sans dommage est un axe d’accompagnement à la parentalité.
Se faire aider, être accompagné(e) avec expertise, précaution et bienfaisance est une démarche souvent utile, parfois indispensable pour sortir des états douloureux que provoque la peur lorsqu’elle n’a pas été accueillie depuis l’enfance.
LD